Khachatur Martirosyan
« Après les cours officiels de l’Académie, les professeurs nous donnaient des conseils pour mieux comprendre l’art moderne mais il était difficile de trouver des interlocuteurs et de justifier le fait de faire de l’art abstrait. J’ai résisté et je ne me suis jamais adapté à l’art officiel. » confie Khachatur Martirosyan. L’artiste-peintre est né en 1957 à Erevan où il a toujours vécu et travaillé. Après avoir utilisé la couleur, il se consacre désormais exclusivement au noir et au blanc. Reconnu aujourd’hui comme un maître de la non-figuration arménienne qu’il a imposée à une époque ou seule la figuration était appréciée, il voit dans la toile un espace spirituel, quasiment mystique, qui lui permet de dessiner la lumière dans ses mille nuances. Les peintures présentées pour Week-end à l’Est sont issues d’une série élaborée à partir de morceaux de toiles cousues avec l’aide de sa femme. Ce sont des toiles neuves mais aussi souvent des toiles anciennes, des toiles texturées, usées, qui conviennent à l’intention artistique spécifique du moment.
Les petites sculptures noires qui accompagnent les peintures sont des sortes d’exercices spirituels. Elles jouent un rôle important dans le travail, complétant les peintures et créant une expression artistique à multiples facettes. Elles cherchent à transformer les toiles en formes tridimensionnelles pour exprimer le volume et l’espace.