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Rebecca Topakian

Rebecca Topakian vit entre Paris et Erevan. Après des études de philosophie et de géographie, elle se dirige vers la photographie et poursuit à Arles les recherches qui l’animaient déjà en sciences humaines : la définition de l’identité dans ses dimensions invisibles, mythologiques et fictionnelles. Son livre Infra- (Classe Moyenne Éditions, 2017) a été sélectionné pour le prix du livre d’auteur des Rencontres d’Arles 2018. Son travail a été exposé en France et à l’étranger. En 2020, elle est lauréate de la commission nationale Regards du Grand Paris (Cnap x Ateliers Médicis).
Lors de la guerre du Haut-Karabagh de 2020, qui l’a touchée personnellement, elle a mis en place la vente de tirages « Photographes pour la paix » réunissant plus de 100 photographes.
En 2021, elle reçoit la bourse de la Fondation des Artistes et la bourse de la photographie documentaire du Cnap, ainsi que le prix Blow Up Press et la bourse Transverse. En 2022, elle reçoit le prix Fénéon et son livre Rouge Insecte (avec Araks Sahakyan - Sometimes Éditions, 2022) est publié. En 2023, elle reçoit le prix Émergence de l’ADIAF x Katawiki. Cette même année, elle part couvrir le nettoyage ethnique des Arméniens du Haut-Karabagh en tant que photojournaliste.

Dans Dame Gulizar and Other Love Stories (Blow Up Press, Octobre 2024), Rebecca Topakian prend pour point de départ l’unique histoire transmise de sa famille arménienne, qui vivait en Turquie avant que son grand-père n’émigre en France. L’amour de ses arrière-grands-parents – Garabed et Gulizar – interdit par leurs parents, jusqu’à l’enlèvement de Gulizar par Garabed, venu la chercher sur son cheval pour l’emmener à Constantinople.
Topakian explore cette part de son identité en prenant le parti de la fiction et de la mythologie. L’histoire d’amour de ses arrière-grands-parents en tête, le désir devient fil conducteur de ce travail : désir de terre, d’identité, mais aussi du corps de l’autre, comme un miroir. En empruntant à différents registres photographiques qu’elle mêle à des photos de famille, elle offre un portrait intime et impressionniste de l’Arménie d’aujourd’hui.
En parallèle de ses photographies, elle tire en chambre noire à l’aide d’une émulsion photosensible des photographies de ses propres archives familiales sur des pierres dont elle utilise la surface comme support sensible. Ces pierres, typiques de l’Arménie (obsidienne noir et rouge, tuf, verre de Sevan…)